649 jours plus tard, revoilà Réginal Goreux
Précieux dans le vestiaire, le défenseur de 31 ans, qui n’a plus été titulaire depuis le 30 juillet 2017, pourrait débuter la rencontre de ce vendredi vu les absences de Collins Fai et Luis Pedro Cavanda.
- Publié le 10-05-2019 à 06h47
- Mis à jour le 10-05-2019 à 07h48
Précieux dans le vestiaire, le défenseur de 31 ans, qui n’a plus été titulaire depuis le 30 juillet 2017, pourrait débuter la rencontre de ce vendredi vu les absences de Collins Fai et Luis Pedro Cavanda. Son temps de jeu cette saison ne dépasse pas les dix minutes. Et sportivement, sa saison est compliquée. Monté comme… arrière gauche sur la pelouse d’Anderlecht à la fin du mois de septembre, Réginal Goreux a juste eu le temps de concéder le corner qui a amené le but de la victoire de Sanneh sur corner (2-1). La semaine suivante, à Ostende, il monte au jeu en remplaçant son pote Carcela pour fermer la boutique et sécuriser la victoire rouche (1-3). Puis plus rien, avant ces quelques minutes face à Lokeren, mi-février, pour son 200 e match sous la vareuse rouche.
Un bilan bien maigre, évidemment pour un joueur qui n’a plus connu les joies d’une titularisation depuis... le 30 juillet 2017 (partage à Malines), soit 648 jours.
Mais il ne faut pas s’arrêter à cela. Car l’impact d’un joueur dans un vestiaire ne se mesure pas en termes de titularisations ou de minutes jouées. Surtout quand on s’appelle Réginal Goreux au Standard. À 31 ans, le défenseur est peut-être l’un des joueurs les plus importants du vestiaire liégeois. Apprécié et respecté par tous, il a un C.V. qui parle pour lui.
Double champion de Belgique avec le Standard (2008, 2009) triple vainqueur de Coupe (2011, 2016, 2018), l’Haïtien force le respect. Et est, avec des garçons comme Jean-François Gillet, Sébastien Pocognoli ou Paul-José Mpoku, l’un des garants de l’A.D.N. Standard.
Un A.D.N. qu’il essaye d’inculquer quotidiennement à chacun ses équipiers. "C’est une icône du Standard, qu’il joue ou non, il est toujours présent", résumait Maxime Lestienne il y a quelques semaines au moment d’évoquer celui que le vestiaire surnomme Régi. "Il nous donne des conseils. Il nous motive lors de chaque match. C’est un super capitaine pour notre équipe. Et tout le monde l’écoute."
Et l’apprécie . Même si parfois, il râle et tape du poing sur la table. Mais cela fait partie de sa personnalité et de son caractère de leader. Qui se distingue aussi par sa persévérance. Car là où beaucoup auraient pu baisser les bras, dans sa situation, Goreux ne l’a pas fait.
La deuxième période du match amical entre le Standard et Mayence, en janvier dernier, en est le parfait exemple. Alors que les Rouches étaient menés 0-2, Réginal Goreux est entré au jeu au poste de médian droit et a complètement changé la face du match, en provoquant un penalty puis en étant à la base d’un autre but, permettant aux Liégeois de finalement s’imposer 3-2. Le tout, avec une détermination remarquable.
"Vous avez vu sa mentalité ? C’est impressionnant", n’avait pas caché un Paul-José Mpoku admiratif sous le soleil de Marbella, quelques jours plus tard. "Quand on le voit rentrer dans un match avec une telle faim, il envoie un message à tout le groupe pour se dépasser."
Et à son coach aussi. Qui lui a rendu, en lui offrant une montée au jeu sous les applaudissements de Sclessin, lors de son 200e match il y a trois mois. "Il méritait de jouer pour ce qu’il montre à l’entraînement et a progressé par rapport au début de saison", avait précisé Michel Preud’homme après ce bicentenaire. Mais le coach liégeois n’avait pas caché non plus préférer voir jouer l’ancien international haïtien au poste de médian. "Je n’ai jamais compris pourquoi on avait fait de Goreux un back droit", avait expliqué MPH à Marbella. "Rappelez-vous le match du titre en 2008 : Régi avait donné le premier assist pour Mbokani. Donc petit à petit, je le repositionne comme ailier droit. Tout en sachant qu’il peut aussi jouer back droit."
Ce qui, au vu de la suspension de Luis Pedo Cavanda et de l’incertitude autour de Collins Fai (élongation), pourrait être le cas ce vendredi face à Gand, au coup d’envoi. Avec le brassard autour du bras.
"Quand il parle, tout le monde écoute"
Lavalée (22 ans) explique la manière de se comporter de Goreux dans le vestiaire.
Le rôle de Réginal Goreux dans le vestiaire a une importance toute particulière pour les jeunes. Dimitri Lavalée qui a passé deux saisons dans le noyau A du Standard avant de s’exiler, en prêt, au MVV Maastricht ces derniers mois, peut en témoigner.
"Quand je suis arrivé dans le vestiaire, j’ai tout de suite été très bien accueilli par Régi, qui m’a, en quelque sorte, pris sous son aile", explique le défenseur de 22 ans, qui vient d’être nommé dans le onze de l’année de la D2 néerlandaise. "Régi a une grande qualité : il se comporte de la même manière avec les jeunes et avec les plus anciens. Il ne fait pas de différence. C’est un leader qui est très ouvert, il rigole avec tout le monde et parle beaucoup. Quand ça va bien, il va le dire. Et quand ça ne va pas, aussi."
Ce qui en fait un joueur unanimement apprécié, avec qui le courant passe très facilement. "Il donne des conseils, il aide les plus jeunes à garder les pieds sur terre. Pendant les petits matchs, il est là pour corriger les petites erreurs. Mais sans crier. Il sait comment parler aux jeunes. Il s’exprime très calmement. Il n’est pas là pour casser mais pour faire progresser. Il tire ses jeunes équipiers vers le haut."
Mais il est aussi capable de recadrer quand il le faut. "Si un jeune fait une connerie, il ne va pas hésiter à lui rentrer dedans. Il veut bien rigoler mais pas qu’on lui manque de respect. Ce sont des valeurs qu’il veut inculquer et partager."
Tout comme son immense expérience. "C’est bien simple : Régi, il a tout vécu au Standard. Il est sorti de l’école des jeunes, il a gagné des titres, il a joué la Coupe d’Europe. Il connaît tout du club. La pression des supporters, les attentes, les objectifs. Tout cela, il le connaît par cœur donc ses conseils sont avisés. Il sait de quoi il parle. Même quand il ne joue pas, on sent que c’est le capitaine. Il prend la parole avant les matchs, il nous fait passer des messages avec des mots forts, pour percuter, pour motiver. Je me souviens de son discours avant la finale de la Coupe, une compétition qu’il a gagnée trois fois, l’année dernière. Quand il parle, tout le monde l’écoute. C’est important d’avoir des gens comme lui dans un vestiaire."
Surtout quand ça va moins bien. "On a vécu des périodes difficiles sous Jankovic et au début sous Sa Pinto mais Régi, avec Poco, Gillet et Polo étaient les premiers à prendre la parole pour dire les choses en face et taper du poing sur la table. Et parfois, cela fait du bien."
Son futur est encore au Standard
On le sait : l’été s’annonce mouvementé à Sclessin où de nombreux départs (et arrivées) sont attendus. L’effectif sera donc chamboulé.
Réginal Goreux fera-t-il encore partie du vestiaire liégeois lors de la saison 2019-2020 ? Plus que probablement. Même s’il a très peu joué cette saison, l’international haïtien reste un élément important du noyau rouche, au même titre que des joueurs comme Jean-François Gillet ou Sébastien Pocognoli. Et il lui reste encore une année de contrat (+ une année supplémentaire avec option).
Et après ? Au moment de faire revenir les joueurs qui possédaient l’A.D.N. Standard, Bruno Venanzi n’a jamais caché son intention de les conserver avec l’objectif de les intégrer, à terme, à l’encadrement des jeunes au sein de l’Académie Robert-Louis Dreyfus.
Un rôle qui pourrait parfaitement convenir à Réginal Goreux, dont l’expérience pourrait être mise au service des jeunes promesses du Standard dans les années à venir.
Autres solutions : Frenoy et… Joachim Carcela
Si le forfait de Collins Fai se confirme, Réginal Goreux devrait en principe débuter la rencontre face à La Gantoise, ce vendredi. Mais il n’est pas la seule option possible pour Michel Preud’homme. Au poste d’arrière droit, deux jeunes ont réalisé des performances intéressantes cette saison avec l’équipe U21.
Il y a d’abord Nathanaël Frenoy (19 ans), qui faisait partie de l’équipe qui a battu Anderlecht ce lundi lors du Clasico U21. Formé au poste de latéral droit et sec au duel, il est l’un des cadres de l’équipe réserve.
Il y a aussi Joachim Carcela (19 ans). Médian offensif latéral, le cousin de Mehdi a déjà effectué l’une ou l’autre pige au poste de back droit en U21. Son profil offensif lui a déjà permis de donner quelques passes décisives en déboulant sur son flanc droit en provenance de la défense. Mais est-ce suffisant pour débuter une rencontre de PO1 en guise de baptême du feu en Pro League ? Rien n’est moins sûr…